D’où tu peux pas t’empêcher de ramener les violences conjugales à toi?

Les gars, vous m’enragez. Oui, j’ai dit les gars. Non, c’est pas un terme générique. Je vous vise vous, les hommes, avec votre grande gueule qui pouvez pas vous empêcher de gerber votre bile dès que vous avez peur pour votre queue parce qu’on n’est pas en train de parler d’elle.

[TW: violences conjugales. Les commentaires dans les images ci-dessous sont violents]

Je vous parle à vous, les mecs prêts à monter sur vos grands chevaux de bois, ceux dont même en lisant ce post le premier élan est de sortir un #NotAllMen. Ceux-là, ce soir, là tout de suite, je vous vomis.

Comment est-ce possible ? Comment est-ce possible de tomber sur un article qui annonce qu’en confinement, tellement de femmes reçoivent des coups qu’il a fallu ouvrir un hôtel pour les accueillir, et de réagir en se demandant pourquoi on parle pas des hommes. J’ai envie de chialer.

Je m’excuse profondément, sincèrement, infiniment auprès des femmes qui seraient tombées sur les images que j’ai liées à ce post, sans voir mon TW. J’ai beaucoup hésité à les ajouter à mon post. Mais j’ai finalement pris cette décision, car je veux que les mecs voient ces messages, qu’ils ne puissent pas dire que je mens, que j’exagère, que c’est marginal, que c’est que des tarés qui parlent comme ça. Je veux qu’ils voient que c’est beaucoup, souvent, fort, que c’est pas des tarés mais des mecs random, que c’est tellement, que statistiquement ils connaissent ces mecs-là. Qu’entre leur pote qui fait une blague sur des paires de claques aux meufs chiantes et ces commentaires, on est sur le même plan, précisément.

Les gars, c’est votre fucking rôle. Quelle audace de vous auto-attribuer des médailles sur comment vous êtes des mecs incroyables parce que vous avez jamais violé personne, si vous êtes pas foutus de fermer votre gueule quand on parle d’un type de violence inouïe, qui touche juste énormément plus les femmes, et si vous êtes pas foutus de l’ouvrir quand vous surprenez même une once de début de ce type de déjections autour de vous.

Je vous connais, les mecs qui la ramènent à chaque opportunité de #NotAllMen, je vous vois, les mecs qui regardent ailleurs face aux #NotAllMen de leur potes. Vous la voulez cette foutue gommette que vous venez quémander à la moindre occasion ?

Et si vous tenez à ce point qu’on parle des violences conjugales faites aux hommes, mais ALLEZ-Y, FAITES-LE, SVP, c’est un sujet ultra important, c’est nécessaire d’en parler, de déconstruire ça et de construire des moyens efficaces d’être là pour les victimes, mais évidemment y’a plus aucun d’entre vous pour en parler dès que c’est pas pour court-circuiter une discussion sur les violences conjugales envers les femmes.

Je prendrai le temps une autre fois de faire de la petite pédagogie pour ceux d’entre vous qui se cachent derrière leur mépris des grandes méchantes féministes pour jamais ouvrir un article qui vous contredit. Comme vous avez besoin qu’on mette les formes, qu’on prenne le temps, comme si on avait que ça à foutre, comme si ça nous prenait pas des plombes, comme si ça suçait pas toute notre énergie de vous éduquer, en vous parlant gentiment sinon vous n’écoutez pas, alors qu’en vrai on ravale nos sanglots, nos hurlements et toute la rage qu’on ressent face à toute cette violence qu’on déconstruit précautionneusement devant vous. Ce sera pour une autre fois, quand j’aurai cette énergie-là.

Pour l’heure, je vous gerbe. J’avais juste l’énergie de vous dire les choses comme elles viennent. En mode chaos. Et de vous montrer pourquoi parfois vous avez l’impression que les féministes vous détestent. Parce que pour nous, souvent, les hommes, c’est ça. Et si t’as besoin qu’on sache que toi tu fais pas partie de ces merdes, arrête de juste le répéter dès qu’on parle pas de toi, prouve-le bordel. Prouve-le.

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